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Apprenez-en plus sur l'hypnose

 

 

Qu’est-ce que l’hypnose ?

En 1843, dans son livre intitulé: Neurypnologie: traité du sommeil nerveux ou hypnotique, James Braid a utilisé le terme hypnose dérivé du mot hypnos, car il pensait que l'hypnose était similaire au sommeil. Il a développé la technique de fixation des yeux pour induire la relaxation et l'a appelée hypnose. Cependant, les recherches ont invalidé la conception du sommeil hypnotique et situent l’état d’hypnose entre l’état de veille et celui du sommeil. Simplement, on pourrait dire que l’hypnose constitue un état de relaxation ou de focalisation mentale similaire à la méditation guidée permettant à la personne d’utiliser ses ressources internes et de stimuler son pouvoir d’agir. C’est donc un espace intérieur de potentialité, de sécurité qui se vit au moment présent.

 

Le pouvoir psychique de l'hypnotiseur n'existe pas et constitue un mysticisme et une supercherie

des magiciens et des hypnotiseurs de spectacles.

 

Selon le livre (Approche thérapeutiques théoriques du travail social) édité par Francis J. Turner, Université d'Oxford, les compétences hypnotiques sont utilisés pour exploiter le potentiel latent et réel du client afin de faire face de manière créative aux problèmes actuels en identifiant les capacités qui pourraient servir de ressources utiles pour la résolution de problèmes. Il stipule qu'il est essentiel de comprendre que, bien que l'hypnose implique fréquemment un professionnel utilisant des techniques pour aider le client à atteindre une transe, toute hypnose est en fait une auto-hypnose. La transe hypnotique est obtenue grâce à la volonté, aux actions et aux ressources du client. Le travailleur social utilisant l'hypnose est essentiellement un guide ou un animateur.

 

Cependant, d'un point de vue technique, on pourrait dire que l'hypnose constitue une technique de relaxation thérapeutique dans laquelle le clinicien fait des suggestions à l'aide de sa voix. Le Dr. Roselyne Ravaux stipule que la suggestion est au centre du phénomène hypnotique, mais aussi que la force idéomotrice des suggestions est étonnante car les suggestions peuvent changer une idée en acte. Ainsi, le praticien expérimenté en hypnose clinique possède l'art d'utiliser les différentes formes de suggestions au cours d'une séance correspondant au fonctionnement du patient dans une situation présise. Ce travail se réalise par l'empathie du thérapeute à son patien qu'il accepte dans sa globalité. La synchronisation respiratoire avec le patient, la tonalité, le rythme de la voix ont une influence.

 

En hypnothérapie on utilise les suggestions directes, indirectes, post-hypnotiques mais également les métaphores, la visualisation créatrice et l'art thérapie psychique.

 

Dr Ravaux Roselyne, (Hypnoanalgésie et hypnosédation) https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=dunod_CELES-2014_01_0115&download=1

 

Conception biopsychosociale de l’hypnose

Comme l'auto-hypnose, l’hypnose et l’hypnothérapie sont utilisées de plus en plus en contexte de soin, il est légitime que la science cherche à expliquer le phénomène. Cependant, il n’est pas simple de définir scientifiquement ce qu’est l’hypnose car il s’agit d’un état physiologique objectif, mais également un état subjectif qui est ressenti différemment par les personnes qui se manifeste dans un contexte culturel et social. La meilleure explication réside dans une conception biopsychosociale car le phénomène hypnotique implique des aspects biologiques, psychologiques et sociaux.

cible hypnose

Conception scientifique de l’hypnose 

 

(M. Posner &M. Rothbart, 2010) citent Raz et Shapiro (2002)  : « Historiquement, l'hypnose était définie comme un état de conscience altéré, caractérisé par une adhésion accrue à la suggestion et une attention extrêmement focalisée. Alors que cette définition suppose une vision théorique spécifique, au fil des ans, cette caractérisation de l'hypnose a été progressivement affinée et modifiée pour refléter une approche plus théoriquement neutre. » 

 

En plus d’être un état de relaxation physique et mental, il y a un large consensus pour considérer l’hypnose comme un état altéré de conscience. Cependant, (S. Chowdhary & al., 2013) précisent que la conscience peut être définie comme la conscience subjective de l'expérience momentanée interprétée dans le contexte de la mémoire personnelle et de l'état présent. L'état modifié de conscience est également défini en termes de changement dans l'expérience subjective de la personne.  

 

 (D. Desouza & al. 2020)   affirment que l'on pense que l'hypnose implique une altération de la conscience accompagnée d'une conscience périphérique réduite et d'une suggestibilité accrue ( Spiegel et Spiegel 2004 ), ce qui pourrait induire, par la personne et pour la personne concernée, des changements dans la perception, l'émotion, la pensée et le comportement ( Cojan et al. 2009). Plus précisément, l'hypnose impliquerait une attention très focalisée, appelée absorption (Tellegen et Atkinson 1974), en combinaison avec la dissociation, la compartimentation de l'expérience ( Elkins et al. 2015 ) et la suggestibilité, décrite comme une réactivité comportementale sans jugement aux instructions des autres ( Spiegel et Spiegel 2004 ).

 

(A.Vickers & C.Zollman, 1999) prétendent que l'hypnose constitue l'induction d'un état de relâchement physique et psychique, avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques. Une fois dans cet état de relaxation atteint, parfois appelé transe hypnotique, les patients reçoivent des suggestions thérapeutiques pour encourager les changements de comportement ou le soulagement de certains symptômes. Par exemple, dans un traitement pour arrêter de fumer, un praticien de l'hypnose pourrait suggérer que le patient ne trouvera plus de fumer agréable ou nécessaire. L'hypnose pour un patient souffrant d'arthrite peut inclure une suggestion que la douleur peut être baissée comme le volume d'une radio.

 

(Dr. F. Hoeft & al. 2012)  ajoutent qu’il semblerait que le contrôle cognitif amélioré durant l’état hypnotique soit associé à une détection réduite des conflits - absorption dans la tâche couplée à la dissociation d'autres tâches concurrentes. Les données de cette étude soutiendraient une description de l'hypnose comme « une attention et une intention sans conflit ».

Comment fonctionne l’hypnose ?

 

Il existe plusieurs hypothèses permettant d’expliquer les mécanismes sous-jacents qui interviennent dans l’effet hypnotique bien qu’il n’y ait pas encore de consensus. (Dr. F. Hoeft & al. 2012)  soulignent que la concentration hypnotique focalisée est un modèle de gestion sur les sensations et le comportement. Ils affirment que la douleur, le stress et même certaines sortes de sensations anxiogènes pourrait être atténuées par la suggestion hypnotique, mais le réseau neuronal spécifique sous-jacent à ce phénomène n'est pas connu. Cependant, ils affirment que plusieurs études de connectivité fonctionnelle des modifications de l'EEG au cours d'une condition hypnotisée au repos ont été publiées ces dernières années (Fingelkurts et al., 2007 ; Terhune et al., 2011 ; Cardeña et al., 2013 ).

 

Jim Sliwinski et Gary R. Elkins tentent d’expliquer les mécanismes de l’hypnose sous l’angle des effets placébo. (J. Sliwinski & G. Elkins 2014) Ils arrivent à la conclusion qu’il soit possible d’améliorer les effets placébo grâce à l’hypnose. Ils ajoutent que les effets placebo sont largement reconnus comme ayant un impact puissant sur les résultats du traitement dans les interventions médicales et psychologiques, y compris l'hypnose. (Montgomery & Kirsch, 1997) ajoutent que l es effets placebo peuvent être plus ou moins importants selon les facteurs qui influencent les attentes cognitives.  Kirsch (1994) a suggéré que l'hypnose peut être considéré comme une forme non trompeuse de placebo suite à des réactions inconscientes liées à la connexion corps-esprit.

 

Pour ce qui est des mécanismes d’action relatifs aux approches « corps-esprit », Le Dr Sylvie Dodin   Gynécologue  et Claudine Blanchet Ph.D.  (S. Dodin & C. Blanchet 2010) soulignent que de nombreuses hypothèses sont présentement à l’étude pour tenter de comprendre les relations fort complexes entre le corps et l’esprit. La piste la plus souvent évoquée établit un lien entre « l’état d’esprit » et la sécrétion de diverses substances (hormones, protéines, neurotransmetteurs) qui modulent de multiples fonctions physiologiques. Elles ajoutent que la science a démontré que le stress, les pensées ou les émotions négatives pouvaient stimuler la production des cytokines. Ces petites protéines très puissantes sont sécrétées par des globules blancs (qui ont pour fonction de défendre l'organisme contre les infections) et sont responsables de la régulation de la réponse immunitaire et de la communication intercellulaire.

bouddha et santé

Francis J. Turner de l'Université d'Oxford stipule que la méditation constitue un complément au travail social. Shapiro (1994) ajoute que la méditation donne de nouvelles perspectives sur le développement de soi, amplifie la compréhension de l'expérience subjective et du fonctionnement psychosocial optimal. C'est donc un véhicule de conscience et un portail vers le potentiel individuel. Il ajoute que la méditation est un outil empiriquement soutenu pour faire face au stress, à l'anxiété et à l'adaptation inadaptée comme la toxicomanie. Plusieurs études ont suggéré que certaines stratégies de relaxation et l'hypnose pouvaient avoir des effets similaires à la méditation face à la gestion du stress, de l'anxiété et à la capacité de s'autoréguler. (Beary & Benson, Freton, Perry, Tilsley & Serafinovicz 1984; Morse, Martin Furst & Dubin 1984; Walrath & Hamilton, 1984)

 

Qu’est-ce que l’hypnotisabilité ?

 

Plusieurs recherches scientifiques tentent d’expliquer pourquoi certaines personnes réagissent plus rapidement au phénomène hypnotique ou se laissent aller plus facilement lors d’une séance d’hypnose. Tout porte à croire que « l’hypnotisabilité » serait multifactorielle et biopsychosocial car plusieurs éléments physiques, psychologiques et relationnels entrent en jeu dans une relation ou un échange interpersonnel. De ce fait, la relation de confiance, les affinités avec le thérapeute, le contexte, l’environnement, le motif, la motivation, l’attitude d’esprit sont des facteurs qui influencent le degré de réceptivité ou d’hypnotisabilité de la personne. Les informations semblent démontrer que ces facteurs varient chez les personnes mais également chez la même personne durant la journée ou durant la même semaine. Cependant, (Dr. F. Hoeft & al. 2012)  prétendent qu’il pourrait y avoir une explication neurobiologique à ce phénomène.

 

Le psychiatre américain Milton H. Erickson considérait, pour sa part, que toutes les personnes sont hypnotisables lors d'un processus clinique. Mon expérience clinique va dans la même direction bien que la capacité à se laisser aller varie d'un moment à l'autre. Ainsi, afin de pallier aux variations de la réceptivité hypnotique, j’ai mis au point une technique d’enregistrement permettant aux personnes d’écouter leurs séances d’hypnothérapie à la maison. De ce fait, chaque personne peut découvrir son moment idéal pour écouter leur séance selon leur profile ou leur style de vie. De plus, la répétition accentue la réponse aux suggestions hypnotiques. Votre enregistrement devient donc un outil personnel que vous pouvez utiliser quotidiennement.

 

Structure du corps humain avec une loupe.

Sources et références

(D. Desouza & al. 2020)

Article intitulé : Association entre la concentration neurochimique cingulaire antérieure et les différences individuelles d'hypnotisabilité, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 28 février 2020,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7232991/

(Dr. F. Hoeft & al. 2012)

Article intitulé : Base cérébrale fonctionnelle de l'hypnotisabilité, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 19 mars 2012,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4365296/

(H Jiang et al., 2017)

Article intitulé : Activité cérébrale et connectivité fonctionnelle associées à l'hypnose NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/search/all/?term=brain+activity+and+functional+connectivity+associated+with+hypnosis

(J. Sliwinski & G. Elkins 2014)

Article intitulé : Améliorer les effets placebo : perspectives de la psychologie sociale, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 janvier 2014,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3602922/

(J. Tuominen & al., 2021)

Article intitulé :   État cérébral séparé pendant l'hypnose

NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 10 mars 2021.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7959214/

(A.Vickers & C.Zollman, 1999)

Article intitulé :    Thérapies d'hypnose et de relaxation

NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 20 novembre 1999

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1117083/

(M. Posner & m. rothbart, 2010)

Article intitulé :    États du cerveau et recherche en hypnose

NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 8 janvier 2010

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3164825/

(S. Keshmiri & al., 2020)

Article intitulé :    Une suggestibilité hypnotique plus élevée est associée à une plus faible variabilité du signal EEG dans les bandes de fréquences thêta, alpha et bêta, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 9 avril 2020

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7145105/

(S. Chowdhary & al., 2013)

Article intitulé :   Hypnose clinique et yoga sutras de Patanjali, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 janvier 2013

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3705676/

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